Campagne électorale 2023, une candidature citoyenne et réformiste

Notre candidat Xavier Carlo présente son programme

Ma candidature est basée sur des principes fondamentaux qui fondent mon action politique :

- remettre le citoyen au centre des préoccupations politiques et renforcer la citoyenneté;
- réinstaurer la primauté de la politique sur l’économique;
- permettre à l’état d’accomplir sa mission et de garantir l’intérêt général;
- promouvoir une société et une laïcité inclusives;
- permettre aux travailleurs de vivre dignement de leur travail;
- promouvoir une économie solidaire et durable afin de préserver les futures générations

La crise économique, provoquée par le néolibéralisme, a accentué la fracture sociale et a fragilisé un grand nombre de nos concitoyens tandis qu'une minorité s'est honteusement enrichie. Cette crise est structurelle et la même grille de lecture s’applique ainsi aussi bien à Genève que dans d’autres régions du monde. Elle est le résultat de choix politiques et économiques décidés par quelques illuminés de la prédation financière appartenant à l’Ecole ultralibérale de Chicago. Cette théorie préconise de réduire au maximum le rôle de l’Etat, de diminuer sa quote-part et de libéraliser entièrement, non seulement le commerce, mais aussi les services publics comme les écoles, les hôpitaux et autres lieux de soins, les infrastructures (autoroutes en France), la distribution d’eau et d’électricité, etc…Cette doctrine se concrétise dans les accords de libre-échange (par exemple TAFTA) négociés dans le dos des peuples. C’est le règne du plus fort dans lequel tout se vend et tout s’achète. A noter que ce sont des économistes de cette tendance qui ont conseillé Augusto Pinochet au Chili et Boris Eltsine en Russie.
Les économistes, même de tendance libérale comme Stieglitz, Keynes ou Adam Smith (1723-1790), admettent tous que l’intervention de l’état est nécessaire pour juguler les inégalités. Adam Smith estimait qu’une telle intervention serait toujours juste si elle se faisait en faveur des travailleurs. James MADISON (1751-1836) soulignait le fait que le développement d’un système capitaliste avantageait l’intérêt privé d’une minorité au dépend du public et permettait à cette minorité de dominer.

Seule la présence d’un état fort défendant l’intérêt général et assurant une réelle redistribution des richesses sera à même de sortir Genève de ses problèmes socio-économiques actuels. Il est nécessaire de renforcer les prérogatives des citoyens pour y faire face. Le citoyen doit être au cœur des préoccupations de notre gouvernance et nous devons renforcer la citoyenneté (ce qui est particulièrement inquiétant, c’est le taux d’abstention dans notre pays). L'Etat se doit d'être au service de la population et non le contraire en assurant une juste redistribution des richesses afin de résorber ladite fracture sociale. L’Etat doit aussi garantir à chaque citoyen l’accès à des services essentiels tels la santé, l’énergie, la justice et l’instruction sans aucune discrimination.

Economie : fiscalité et inégalité

Les inégalités, dans notre canton, sont à l’image de ce qui se passe dans le monde : elles ne font que de s’accentuer, menaçant ainsi la cohésion sociale. L’enrichissement des plus riches est permis par la diminution des impôts pour les plus hauts revenus, pour les grosses fortunes et pour les multinationales (bien que l’OCDE exige maintenant que chacun de leurs membres taxe les multinationales à 15%). Les différentes baisses d’impôts font perdre chaque année au canton plus d’un milliard de francs de rentrées fiscales (13 lois ont été votées en ce sens depuis 1999).

Le canton de Genève reste le plus inégalitaire de Suisse (indice de Gini à0 ,92) . Le 5% des résidents ayant les plus hauts revenus se partagent le 22% du revenu total ; ce qui représente autant que les 45% des revenus les moins élevés. A ce titre, le revenu des 20% des plus riches genevois est 6,4 fois plus élevé que celui des plus pauvres . Pire encore, au niveau de la fortune, 70% de la population n’en n’a aucune et 1,3% de nos concitoyens les plus riches possède 78 milliards de fortune. En 2017, la fortune déclarée à Genève est de 335 milliards de francs. Près de 4 personnes sur 10 ne gagnent plus assez pour payer leurs impôts. Tandis que 1850 actionnaires perçoivent chaque année environ 1 milliard de francs de dividendes qui ne sont taxés qu’à 60%. Notre canton héberge plus de 3000 multimillionnaires dont 345 hyper riches (dont la fortune est supérieure à 100 millions de dollars) et 16 milliardaires . Parmi eux, ceux qui ont une fortune de plus de 3 millions ont vu leurs avoirs triplés au cours des 7 dernières années. Genève est aussi au premier rang mondial pour le négoce des matières premières. Genève est la neuvième ville au monde au niveau de l’hébergement des riches. Elle héberge 140 banques et près de 500 sociétés de trading.
Une personne sur 6 vit dans la précarité à Genève et le taux de pauvreté est d’environ 15%. C’est aussi le pourcentage de nos concitoyens qui renoncent à des soins pour des raisons économiques. La précarité s’est considérablement accentuée depuis la pandémie du COVID et s’est renforcée suite à l’inflation consécutive des sanctions prises dans le cadre de la guerre en Ukraine, menaçant la cohésion sociale de notre république. La population se paupérise, Ainsi, une personne sur dix est surendettée. Le coût économique du social s’élève à 2 milliards de francs. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale a augmenté de 76% en 10 ans. Au 31.12.2019, l’hospice s’occupe de 24'805 personnes.
J’estime aussi qu’il est temps de valoriser la notion du travail dans l’économie concrète et réelle (par opposition au capitalisme financier qui ne produit rien et dont les rentes proviennent de la spéculation) et de permettre à chaque travailleur de vivre dignement du fruit de son labeur. Le travail devrait aussi être un droit inscrit dans la constitution. Il n’est pas normal que des citoyens qui ont un emploi ne parviennent pas à payer leurs factures et à vivre normalement.
Il serait aussi grand temps de soutenir les familles et les classes moyennes qui sont asphyxiées par les charges (assurances, impôts, loyer) et par l’inflation qui a provoqué une augmentation des prix de la plupart des aliments

Je propose les actions suivantes :

- revoir le barème d’imposition des classes moyennes afin de diminuer leurs charges fiscales ( par exemple, on pourrait envisager une diminution de 15% de l’impôt sur le revenu pour une famille avec un ou deux enfants dont le revenu imposable est de moins de 120'000 francs);
- défiscaliser les allocations familiales;
- imposer un impôt de solidarité pour les grandes surfaces commerciales et les multinationales durant une période de 5 ans (notamment celles qui s’occupent de négocier les matières premières);
- instaurer un réel impôt progressif sur les grosses fortunes (je soutiens totalement l’initiative visant à taxer plus équitablement les superprofits ainsi que celles qui visent à taxer à 100% les actionnaires possédant plus de 10% d’actions dans une entreprise);
- contraindre les banques d’affaires et les hedge funds à payer un impôt qui soit proportionnel à leurs chiffres d’affaire;
- nationaliser les entreprises qui fraudent les impôts;
- soutien et augmentation du salaire minimum à 30 francs de l’heure;
- plafonner les prix des denrées alimentaires et des biens de première nécessité.

La santé

La santé est un bien commun (ce qui est profitable à long terme pour l’ensemble de la société et qui permet la coexistence des membres de ladite société) dont l’accès doit être garanti pour toutes et tous sans aucune discrimination.

Toutefois, nos élites ont décidé que l’hôpital ou que d’autres institutions d’intérêt public doivent dégager des bénéfices et être compétitifs (notamment avec le privé). Pour ce faire, des restructurations et des privatisations (ou tentatives) sont entreprises augmentant la charge de travail pour les employés (ce qui a un effet néfaste sur leur santé) et risquant de diminuer ainsi la qualité des soins. Le style de gestion se calque aussi sur celui du privé. Mais il est impossible de faire fonctionner un hôpital comme une banque ou une multinationale car le but est fondamentalement différent. Un hôpital doit pouvoir fonctionner en garantissant à chaque citoyen l’accès à des soins de qualité sans aucune discrimination et doit avoir un budget adéquat qui garantit l’entier des besoins en soins pour toute la population. Il est dramatique de constater que dans notre canton, c’est Guy-Olivier Segond (récemment décédé) qui a créé un comité (caducée) chargé de trouver des pistes d’économie avec d’éminents représentants du comme le banquier Ivan Pictet, par le directeur du Noga Hilton Éric Kuhne et par celui de la Migros Claude Hauser.
La population est en train de vieillir ce qui signifie que les besoins en soins vont encore s’accentuer à Genève comme dans les autres cantons (Genève compte environ 85'000 personnes de plus de 65 ans). Le nombre de personnes âgées va doubler d’ici 2030. L’espérance de vie a augmenté de trois ans et la mortalité a reculé. Le manque de soignants va s’accentuer : à l’heure actuelle, on estime qu’il va manquer 70'000 soignants dont 43'200 infirmières-ers dans notre pays. Actuellement, il y a 11'000 postes d’infirmières-ers à repourvoir dans notre pays. En outre, 40% des soignants quittent leur profession très tôt et 1/3 d’entre eux le font avant 35 ans.

La récente enquête réalisée aux HUG sur les conditions de travail inquiète les syndicats (Cf SIT info de mars 2023) car elle met en avant le fait que le travail affecte la santé des employés et notamment des soignants (augmentation du rythme de travail qui n’est pas suivi par une augmentation de la dotation, insatisfaction au niveau de l’encadrement hiérarchique). On pourrait aussi mentionner les infirmières qui ont été licenciées suite au COVID qu’elles ont attrapé dans le cadre de leur travail et qui n’ont pas été reclassées. Aux HUG, il manquerait au minimum 150 postes dans les soins et 50 dans le service d’entretien.

La récente initiative pour des soins infirmiers forts qui a été acceptée par le peuple lors des votations du 28 novembre 2021 demande, notamment, « qu’il y ait un nombre suffisant d’infirmiers diplômés pour couvrir les besoins croissants ». Force est de constater que nos institutions de soins ne vont pas dans ce sens.
Pire, au niveau des EMS, l’Initiative 125, qui été acceptée par le peuple le 7 mars 2007, demande expressément que la dotation en soins soit suffisante pour pouvoir effectuer du travail de qualité. Actuellement, c’est seulement 85% des soins requis qui sont couverts par la dotation en effectifs. Cette initiative n’a toujours pas été appliquée totalement. Pour appliquer cette initiative, il faudrait créer immédiatement environ 550 postes de travail. Il faut aussi faire remarquer que malgré un vieillissement de la population, Genève est le canton qui dispose du moins de lits par habitant.
Comme on l’a vu précédemment, nos concitoyens parmi les plus pauvres sont ceux qui ont souvent une santé précaire et qui n’ont pas accès aux soins requis par leur état de santé (gradient social). Ainsi, le Conseil d’Etat, dans son rapport concernant la pauvreté de 2016 écrit : « « Les individus à risque de pauvreté rencontrent davantage de problèmes de santé de longue durée (41% contre 31%) et sont plus souvent freinés dans leurs activités pour des raisons de santé. Cette statistique met également en évidence le fait que les personnes à risque de pauvreté renoncent 2,5 fois plus souvent aux soins que le reste de la population, et que cet écart est encore plus net si l'on considère les personnes en situation de privation matérielle » et : « Parmi les bas revenus (moins de 3'000.‐ CHF par mois), presque une personne sur trois a renoncé à des soins de santé (31.2%). Le renoncement aux soins dentaires est particulièrement élevé dans cette catégorie de revenus (plus de 26%), alors qu'il baisse sensiblement dans la catégorie suivante (3'000‐4'999 CHF) ».
Donc l’accès aux soins pour chaque citoyen passe forcément par la lutte contre les inégalités et par l’amélioration du niveau de vie.

C’est pourquoi, je soutiens les propositions suivantes :

- améliorer les conditions de travail des soignants (dotation, horaires, formation, remplacement des personnes malades, etc…) et faciliter l’accès aux soins de qualité et gratuits à toute la population sans discrimination;
- créer un organisme qui regroupe tous les établissements publics médicaux et subventionnés et qui ait à charge, avec la collaboration des syndicats, de veiller à la santé des collaborateurs, de faciliter la réaffectation et le réaménagement des postes en fonction de l’état de santé des collaborateurs et de leurs demandes;
- réintégrer les infirmières des HUG licenciés à cause du COVID long;
- remettre la prime pour inconvénients de service (prime de gériatrie) qui a été retirée par les nouveaux engagés à partir du 1.07.2022 suite à une décision du Conseil d’Etat;
- appliquer immédiatement l’IN 125;
- appliquer l’initiative pour des soins infirmiers forts avec les décideurs sanitaires;
- développer des campagnes de prévention (alcoolisme, tabagisme);
- permettre aux soignants de prendre une retraite pleine dès 58 ans;
- instaurer une assurance pour les soins dentaires;
- ouvrir 200 lits supplémentaires pour faire face à une nouvelle pandémie (les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps);
- rétablir la prime pour inconvénients de service (prime de gériatrie) qui a été retirée pour les nouveaux engagés dans les établissements publics médicaux à partir du 1.07.2022 suite à une décision du Conseil d’Etat;
- plafonner les primes de l’assurance-maladie à 10% du revenu net;
- renforcer les campagnes de prévention au niveau de la santé publique.

Ecologie

Je soutiens la transition vers une société écologique qui est nécessaire dans un monde avec des ressources qui ne sont pas inépuisables. Pour ce faire, il faut encourager les entreprises qui vont créer des emplois durables et respectant notre environnement. Il est aussi nécessaire d’interdire tout investissement financier de nos banques et de nos caisses de pensions dans le secteur des énergies fossiles
Il est nécessaire de soutenir la transition de notre société capitaliste basée sur la consommation et la surproduction vers une société écologique avec un développement durable. C’est maintenant qu’il faut agir comme le montrent les bouleversements climatiques qui provoquent des catastrophes dans le monde entier (températures caniculaires, tempêtes, diminution de l’oxygène dans les océans, inondations, fonte des glaciers, etc…). Il est reconnu que nous sommes arrivés dans la période de la sixième extinction massive des espèces. Dans une étude parue dans la revue Science, il a été souligné que près de 320 espèces de vertébrés ont disparu et que celles qui restent ont vu leur population diminuer de 25% . L’organisation WWF affirme que la moitié des populations de vertébrés a diminué durant les 40 dernières années. Un autre chiffre donne froid dans le dos : depuis 1500 7,5 à 13% des espèces animales ou végétales auraient disparu. Nos activités ont aussi provoqué la disparition massive des insectes (163 espèces en Suisse). Dans certaines régions, on estime que 75% des populations d’insectes ont disparu.
Il a été démontré que la diminution du temps de travail et la réduction des inégalités sont étroitement liées à la préservation de l’environnement. Ainsi, les 10% les plus riches sont responsables de 50% d’émissions de gaz à effet de serre. Une étude réalisée en Suède met en avant le fait qu’un temps de travail diminué de 1% peut réduire les émissions polluantes de 0,8%. Cette étude conclut en spécifiant qu’une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine faciliterait la réalisation des objectifs climatiques. De plus, une diminution du temps de travail entraînerait aussi une réduction du trafic routier donc de la pollution, comme l’a démontré une étude britannique.

L’augmentation de la productivité permettrait largement de réaliser ce projet sans mettre à mal notre économie.

C’est pourquoi, je défends les propositions suivantes :

- diminuer le temps de travail sans toucher au salaire (ce qui permettra aussi de partager le travail avec ceux qui n’en ont pas),
- instaurer un revenu pour le parent va s’occuper de son enfant
- étudier la question d’un revenu universel
- soutien à l’initiative « mille emplois »
- création d’un fonds cantonal pour aider les entreprises à se transformer dans le secteur de l’économie durable
- atteindre la neutralité carbone en 2030
- promouvoir le développement durable
- pour chaque arbre abattu, en replanter 5 autres
- végétaliser les toits dans la mesure du possible
- favoriser l’implantation d’éco quartiers
- végétaliser 35% de la surface consacrée à chaque nouvelle construction ou réaménagement urbain
- inscrire la notion d’écocide dans la constitution genevoise,
- ajouter au programme scolaire, dès l’école primaire, des cours de permaculture et faire participer les enfants à des campagnes de reboisement
- favoriser la permaculture et les jardins urbains
- favoriser la mobilité douce
- TPG gratuits
- Favoriser fiscalement les entreprises qui mettent à disposition de leurs employés une flotte de vélos
- Lutter contre le suremballage dans le commerce

Le logement

Avoir accès à un logement est un droit fondamental. Pourtant, c’est le parcours du combattant pour un certain nombre de nos concitoyens pour trouver un appartement décent. Bien que notre canton ait vu la construction de plusieurs milliers de logements ces dernières années, le taux de logements libres est toujours aussi bas : 0,37%.
Non seulement nos concitoyens peinent pour trouver un logement mais bien souvent le loyer est exorbitant. En effet, le loyer médian mensuel est de2309 francs. Les prix vont de 1500 francs pour un studio à 3500 pour un cinq pièces.
Il y a toujours près de 250'000 mètres carrés de surfaces commerciales vides à Genève (ce qui équivaut à 60 terrains de football).
Alors que la loi oblige à construire 20% de logements d’utilité publique, ce taux n’est pas atteint et est seulement de 11%. On construit encore beaucoup trop de logements en PPE.

C’est pourquoi, je propose les actions suivantes :

- plafonner le prix des logements
- construire 30% de logements LUP
- réquisitionner les surfaces commerciales vides et les transformer en logements
- municipaliser les logements (si besoin en indemnisant les propriétaires) afin de mettre fin au racket des locataires
- favoriser les coopératives

En conclusion, ce programme pourrait paraître utopiste mais si nous continuons ainsi il est certain que nous irons vers une dystopie. Si un jour des travailleurs ne s’étaient pas élevés contre des conditions de travail indignes, nous serions toujours condamnés à travailler plus de 12 heures par jour avec des salaires de misère et contraints à la mendicité en cas de maladie ou d’accident. Si un jour une certaine Rosa Parks n’avait pas décidé de s’élever contre les lois de la ségrégation raciale, celles-ci seraient sans doute encore en vigueur aujourd’hui. Je terminerai sur ces mots : refusons d’être des spectateurs de notre vie et soyons des acteurs.

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